C’est quoi la garrigue ?

Comme je le dis souvent aux enfants : « Demain, sortie en garrigue, tenue souhaitée :short et tee-shirt ! ». « Aie, ouille, ça pique ! » disent-ils rapidement ! Cette formation végétale typique des climats méditerranéens est avant tout piquante et odorante.

Pourquoi la garrigue pique-t-elle et est-elle riche en odeur ? Ce sont des mécanismes d’adaptation à la sécheresse : les piquants (épine ou tiges fines) mais aussi les petites feuilles (la badasse, le romarin, le thym, parfois même les feuilles tombent rapidement comme pour le genêt) permettent à la plante de moins s’exposer au soleil et ainsi de moins transpirer (moins perdre d’eau) et donc de retenir l’eau dans leurs tiges. Les odeurs en s’échappant de la plante leur permettent  d'absorber l'eau du sol par les racines.

Mais les odeurs sont souvent des substances inflammables (romarin, térébinthe), elles rendent cette végétation fragile face au feu. Les feuilles petites, les tiges fines, la résine des pins sont autant de caractères qui permettent au feu de se développer rapidement et le plus souvent le vent dominant de notre région, le Mistral (lo mistraou), insère son souffle dévastateur.

 

Pour se protéger de la sècheresse de l’été (c’est la caractéristique du climat méditerranéen : été chaud ET sec) les plantes ont plein de ruses comme de passer l’été sous terre (les bulbes : asphodèle, phlomis…), nous en parlerons une autre fois plus longuement.

La garrigue c’est un milieu riche, parfois difficile à approcher, c’est un milieu qui change au fil des saisons : plus que tout autre les plantes que vous y rencontrez au printemps ne seront plus là en été, d’autres arriveront en automne…

Milieu vert par excellence, une force de production de vie et da matière végétale : bien que les arbres ne soient pas hauts (les chênes verts dépassent rarement 4-6m), ils sont d’une incroyable vigueur. La garrigue est une formidable usine à biomasse (fabrication de matière végétale) qui a été fortement utilisé (charbon de bois, bois de chauffage, huile de cade, essence de térébenthine…pâturage des moutons) qui ont permis son maintien et son entretien aux cours des temps.

 La garrigue (basse) est un milieu fortement dépendant des activités humaines essentiellement d’autrefois. De fait plus que les garrigues, c’est la mémoire du travail des anciens qui règne dans tous ces paysages : murets, clapiers (tas de pierres), capitelles.

Il faut ainsi non seulement la respecter mais en faire connaître les composantes (faune, flore, sol) et les activités qui s’y déroulent : depuis la chasse à la récolte des salades sauvages ou des aromates en passant par le cavage (ramassage des truffes).

 

N’oublions pas que si l’été est sec, l’automne et le printemps sont régulièrement le moment d’orages très soudains et violents, à l’origine de ruissellements et ravinements des chemins et plus généralement de toutes les zones non recouverte par de la végétation.