La plaine, un espace plein de vie

Certes, la plaine abrite des animaux mais c’est aussi un lieu d’activité humaine au travers de l’agriculture (vignes, céréales, oliviers…). La plaine est aussi une zone de récolte et d’accumulation de l’eau. La diversité de la faune et de la flore n’existe que de par la diversité des lieux.

La plaine de Beaulieu présente un léger relief délimitant des coteaux, comme l’atteste le nom de certains lieux (la toponymie) comme les « Costeras », et des zones basses humides qui sont le royaume du frêne (lo fraisse). Cet arbre, de la famille de l’olivier, possède des fruits en forme de petite aile (un « samare »), les graines sont ainsi transportés par le vent et atterrissent tels des hélicoptères à quelques centaines de l’arbre mère pour germer et donner un nouvel arbre. L’entretien des pâtures et des cultures l’avait maintenu dans les bords de certains fossés mais depuis l’abandon progressif des terres, le frêne se régale de coloniser les terres délaissées. Les ‘harmas’, nom local donné aux terres en friches, sont nombreux, et, petit à petit, malgré la présence des chevaux, les rejets des jeunes plants de frênes deviennent de plus en plus grands et résistants amenant la mise en place de petits îlots boisés.


La structure du sol est très diverse dans cette plaine. Si la majorité des zones est à forte teneur argilo-calcaire, comme l’attestent certains lieux-dits ( « Argilas », la « Leuze » (l’Yeuse, le chêne vert), il existe des petits reliefs (buttes témoins) de terres sableuses ( les « Sablettes ») où l’on peut trouver des plantes préférant les sols non calcaires comme le ciste à feuille de sauge ou comme la bruyère (lieu-dit les "Brus"). Des zones avec des bancs de calcaire affleurant au bois du « Peillou », ces roches qui se délitent comme l’indique le lieu-dit les « Lauzes ». Non loin de là, « Lou Gramenas » indique une zone riche en chiendent bien qu’aujourd’hui il n’y en ait plus aucune trace : les agriculteurs ont du le combattre avec succès !          

Ainsi dans la plaine, débarrassée depuis longtemps du couvert de chênes dont quelques individus persistent çà et là, au fil du temps, les vignes ont été installées sur des terres de plus en plus riches au détriment des céréales. Actuellement les céréales reviennent en force, les vignes résistent sur des terres parfois encore trop riches et il en est de même pour l’olivier. Cet arbre fruste et résistant était autrefois réservé pour les parties de terres les plus maigres et ingrates car résistant sur des terres pauvres et de faible réserve en eau : le comble pour lui, il est aujourd’hui presque toujours irrigué…, il en profite pour croître et fructifier rapidement.

   

Les changements d’occupation des terres fluctuent en fonction des maladies (mildiou, phylloxera) par le passé et aujourd’hui en fonction des pressions économiques sur les ressources agricoles (céréales, oléagineuses, melons...).